Poèmes de ‘Théodore Monod’

Fou qui déserta

Tuesday, September 15th, 2009

Fou qui déserta

Aujourd’hui mon train se nomme « pépé »
Et je pense à ce vieil homme
Qui m’a fait prendre un nouvel aller
Peut-être le dernier
Dans cet hémicycle obscur
Le désert est notre futur
Si l’on ne suit pas ta voie
Toi le bédouin de l’île Saint-Louis
Qui passait le pont toujours au même endroit
A la même heure, vers le même idéal
D’humanisme, là où nous regardons
Nous ne le trouvons pas
Une yéménite est condamnée à mort, pourquoi
Dans le désert obscurantiste c’est la loi

(…)

Ta voix m’émeut j’y perçois l’immense
Ce bruit qui pense, disait Hugo
Ce ne sont pas des mots
C’est le chant de la tolérance
Le là trouvé dans l’errance
C’est le caillou de l’espérance
La fleur de la délivrance

Tes pieds ont foulé tant d’incertitudes
Et la mort te piqua
Mais ta foi a guidé l’hébétude
Elle te transcendât
Le passager a promené le passionné
Au cœur de cette longue méharée
Tes récits se sont changés en fable
Tes poésies en terres arables

La beauté est lente
Elle faisait danser tes pas
Sur ceux des Garamantes
Au rythme de l’Adrar

La chaleur accablante
Jamais ne t’assoiffa
Les traversées affamantes
Tu les dévoras

Mais c’est toi que la vie, passant
Traversa
Toi que la vie, erratique
Adora
Toi que mon cœur, déserteur
Aima.

Novembre 2006