Poèmes de ‘Révoltes’

La plèbe malade

Sunday, September 20th, 2009

La plèbe malade

La démocratie démolie
Fait la démo du mensonge
La con-centration
Concentre les cons
Aucun humain
Aux camps de la mort
De l’humanisme
Rien de vivant
Rien que du bien
Qui s’hérite dédouané
Au royaume des maux
Où se goinfrent les bien-nés
Désossent les dépossédés
Où les valeurs ne sont plus rien
D’autre que marchandes
Où l’égalité
Devient une légende
S’efface du saint triptyque
Aux frontispices de la République
Là maintenant que les badauds pissent
Et les derniers idéalistes
Se pendent.

Mai 2007

Absurde

Sunday, September 20th, 2009

Absurde

Le un et le zéro
Dieu est une formule
Étendu comme l’Eldorado
Symétrique comme un cul

Mais qui peut nous donner la garantie
Qu’au total l’équation n’est pas nulle
Que la Gestalt n’est que théorie
Que la mystique nous encule

Allons bon je vais pondre un ovule
En bonne féconde fabriquer un marmot
Qui ne sera qu’une virgule
Dans la mourante des mots

Tout est écrit Allah est grand
L’amour dure toujours
La vie un instant

L’absurde est mathématique
L’humain trop romantique.

Mars 2007

Attente A

Sunday, September 20th, 2009

Attente A

Des boîtes, comme autant de fenêtres
Fiers cercueils à nos corps attentistes
Qui attendaient peut-être

Les bons et les mauvais
Bondissent sur le damier
Les blancs sont tous marrons
Les noirs sont là, contre-attaquons !

Crois-en la croix mon fils
Ton père a tout raflé
La mise a été démise
Et les têtes sont tombées

Que va-t-il en faire
Ô papa Radis
De toutes ces têtes raidies ?

Dédié aux victimes du 11 septembre, mars 2005

Le sac crevé

Sunday, September 20th, 2009

Le sac crevé

C’est l’invasion… le corps se révolte absorber du mal c’est cracher du démon mon bide se tord le tuyau en moi prend toute la place il digère cette réalité dégueulasse pour hurler il roule j’ai des nœuds toute l’angoisse glisse à l’intérieur la peur remplit le vide de mon corps fendu plus de larmes pour ce feu perclus je vis là, recluse en mon cul, l’arbitraire me rend barge je rame vers d’autres rivages j’étends l’espace de mes bras plus large que le monde je me tape dans le dos eh, retourne-toi ! y’a d’autres vies derrière d’autres yeux qui trouvent ça beau mais toi petite feuille tombée de l’arbre tu flottes car tu es légère vidée de ta sève tu as perdu ta colère mais ton ventre est là, toujours, ton tuyau d’enfer qui te ramène sur terre te ramène dans la matière et tes tripes te rattrapent telles des racines cannibales, la souffrance est inhumaine elle fait gueuler tous les orphelins du monde comme un baratin immonde tandis que les mers mortes les inondent. J’ai un sac gonflé de gribouillis de cris de petite fille de ses pleurs, j’ai un sac crevé de rêves et de mondes meilleurs…

Novembre 2004