L’amitié
Thursday, March 25th, 2010L’amitié
Le métro entre en gare
J’ouvre la porte sur ton regard
Ta gueule cassée, ton air mutin
Ta chienne planquée sous le strapontin
Tu me parles, je me défile
Le front fendu, la voix amie
Tu parles et je perds le fil
De ton récit enfantin
Le sang séché sur ta trogne
Te fait une drôle de pomme
Qu’on a envie de croquer
Comme le cul d’un ange
Tu me dis « Garde ton argent,
Je veux juste parler aux gens
Surtout quand ils me sourient
Comme tu me souris »
Tu me racontes tes déboires
Comme à une vieille amie
Et tu n’écoutes pas mes questions
Mais tu réponds, à qui ?
À ton ami intérieur, sans doute
Dont je suis le fugace miroir
Qui apparaît ici, où se pose ton regard
Ou là, dans l’oreille qui t’écoute
Station Alésia, tu descends
Tu bifurques vers d’autres départs
Et tu me laisses seule
Parmi tous ces gens.
Mars 2010