Poèmes de ‘Hybris’

Le calvaire du cancrelat

Sunday, September 20th, 2009

Le calvaire du cancrelat

J’apprends dans tes yeux
Qu’on dit qu’au dico des cieux
Les cancres crèvent
Amoureux

Ce cancre là qui heureux
Est mort d’avoir tout en soi
Ton astre et ton corps
Il les adora

Ce cancrelat qui rampa sacrifié
Au mont Répit
Déposer mon dépit
À tes va-nu-pieds

Cet amour ignare
Je le portai sur ma carapace
Il se métamorphosa

Mais la pomme non croquée
Me creva le cœur
On le crucifia

Figée devant toi
Je compris ce qu’était
L’éternité

Que l’amour
Est cruauté.

Janvier 2007

La chatte de Natacha

Sunday, September 20th, 2009

La chatte de Natacha

J’ai à l’intérieur de moi
La désirée, la force
La chair et l’écorce
L’envie de ton cul
De tes seins pointés sur moi
Quand ton ombre y descend
C’est un pont là-dedans
Vers le large le béant
Quand aucune rive n’arrivait
Au corps de l’enfant
Mes doigts caressaient
Sous l’oreiller la chatte
La douceur de ses pattes
Me faisait jouir déjà
À cet âge-là on se souvient
Qu’on est animal

Or l’adulte à coup de truelle
Détourne de sa ruelle
La langue qui devine
Lape la lapine
Son museau duveté
Lui fait regretter
Nostalgiques saphismes
Nos jeux d’entrecuisses
Il faudra qu’ils mûrissent
Pour donner le fruit
Ta pulpe épanouie
Que je goûte ébaubie
Que je rêve sans fin
Que je mange sans faim
Au sel de l’écrin
Au creux de celles
Que j’étreins.

Novembre 2006

Délit

Sunday, September 20th, 2009

Délit

Passer au crible de mon désir
L’analyse de mon délit délire
Projetée vers l’avant et sans atterrir
Le mouvement m’inspire
Telle la source je viens et je vais
En quête d’absurde encouragé
Je perds le sens électroménager
Impatiente, je bouscule l’attente
Je bois le rébus rabelaisien
Du cul et du rein
J’enivre l’image de mes yeux
Aux hanches d’un paréo dispendieux
Le voile du désir couvre toutes les têtes
Pensantes et creuses fessues
J’ose le nu
Le même
J’amène
Ces filles de la rue
Sous le toit de mes nuits
Je mange leur corps sans bruit
Ou alors je les aime
Je les embrasse les enlace
Nyctalope amoureuse
Bête rêveuse.

Juillet 2006

La niche

Sunday, September 20th, 2009

La niche

Je te vois partout
Toi diablesse ingénue
Toutes les peaux tannées
Ont tes atours
Des pagnes chevelus
Comme autant de lassos suspendus
À ta tête têtue
Ondulant sur un déhanché fessu

Que soudain tu adviennes
Et je ravale des charrues
De fiertés ventrues
De liberté morfale
Pour te garder mienne

Liberté chérie, liberté chéra
C’est elle que j’ai déshabillée
Avant toi
Avant de voir ton joli cul
J’ai désiré son air ingrat

Si je pense à toi
Je lui mets un costume
Et elle marche au pas
Quelques minutes incrédules
Où je te serre contre moi
Tandis que la nuit crève dehors
Pour quelques heures elle s’endort
Et mon cœur s’attache à toi.

Février 2006

Mon amoure

Sunday, September 20th, 2009

Mon amoure

Ton sourire éclate
Dans tous les coins de ma tête
Tant que le désespoir s’entête
Comme une guerre reposante
Ton image me sustente
Toi ma beauté qui est au monde
Tu laisses mon amoure moribonde
Et je me goinfre d’instants
Comme un enfant gourmand
Devant cette cocotte-seconde
Toi petite poule de simplicité
Tu fais de la joie un luxe familier
Une perle à mon cou sans collier.

Décembre 2005

Le spectre de la queue de paon

Sunday, September 20th, 2009

Le spectre de la queue de paon

Tout me semble moindre
Tant ton cœur si grand
Rend les autres petits
Je les vois poindre

Dès que je t’ai captée je t’ai aimée
Dans tes bras tu tenais le monde entier
Tu éclatais de rire avec les enfants
Tu voulais manger les gens

Tu as ouvert le menu de nos heures
Briser le pain verser le vin
J’ai bu tes mots un à un
Qui sur ta bouche faisait le parfum
La douce fleur de ton baratin
Ma mie je t’ai bouffée d’un trait
Bu des yeux battu des mains
Tellement t’étais belle, putain !

Tout est si fade
Ce soir de ciel bleu
Tout est si tristement harmonieux
Loin du prisme de tes yeux.

Juin 2005

Melle C.

Sunday, September 20th, 2009

Melle C.

Mademoiselle C.
Vous me manquez
J’ai envie de vous appeler
Ma douce C.
Vous débitez
Des bêtises et des
Mots imbitables
C’est indubitable
Mademoiselle C.
Même sans bite
Vous m’habitez.

Juin 2005