Poèmes de ‘Bamako’

Le cimetière des enfants

Sunday, September 20th, 2009

Le cimetière des enfants

Au bout de cette Terre il y a
Un enfer où brûlent les visages
D’enfants sans sillage

Tout au bord de l’humanité
Là où le beau ne va plus jamais
Il y a Bakari, Adam et Awa
Qui sniffent la mort dans une bouteille
Pour y voir mères et merveilles
Allongés tout du long
Sur le matelas de leur petits os
Dormir, mourir… que c’est bon
Demain il fera moins chaud

Tandis qu’ils mordent la poussière
Au festin des condamnés
Leur triste corps devient glacé
Lentement ils rejoignent leurs frères
Lentement s’envolent vers l’éternité.

Mars 2005

Mon jardin d’Afrique

Sunday, September 20th, 2009

Mon jardin d’Afrique

En ce doux jardin fleuri
J’ai visité mille et un pays
Suis allée au bord du bout
Là où la mer Médite

Boire l’ivresse volontaire
D’avoir abandonné l’hiver
Aux hommes de glace la multitude
Aux chauds emporté ma solitude

Mon inertie vagabonde
S’agite aux soleilles blondes
Effondrent mon énergie
Dans mon doux jardin fleuri.

Janvier 2004

Le pont des martyrs

Sunday, September 20th, 2009

Le pont des martyrs

Sur le loin d’une terre morcelée
Au grand baobab ma pensée est menée
Les paroles de l’ancêtre volent vers ses ramures
C’est l’histoire des affranchis c’est la victoire de Ben Hur
L’oracle a parlé et tu n’as pas sombré
Tu t’es éclairci sur le pont au soleil des martyrs
Le feu sur les hommes a libéré des empires
Là où le lit des possibles, désormais
Nourrit des drames à son chevet
Là où l’urgence du taf étouffe leurs larmes
À leur pauvre cœur s’attache pourtant mon âme.

Février 2004

Arboretum

Sunday, September 20th, 2009

Arboretum

L’arbrisseau est mort
Petite pousse avare
A changé sa sève en dollars
A planté son pied dans la terre des nécessiteux
Et maintenant réclame aux dieux
De l’eau Seigneur, ô notre miséricordieux !
Enlève le sel de mes yeux
Qui boit le suc précieux
De mes odieuses tourmentes
Peu importe si je me plante
J’arrose l’arboretum de mes idées
Sur le limon fertile de mes pensées.

Février 2004