Poèmes de ‘Christophe Bousquet’

Aux urnes !

Sunday, May 7th, 2017

Aux urnes !

Le joli mois de mai : aux urnes citoyens
Élisons à nouveau notre Super Héros
Qui nous sauvera du chômage et des déluges…
À moins que l’Élu ne tienne pas ses promesses…

Pris en flagrant délit de n’arriver à rien
L’Homme politique crie sur ses grands chevaux :
« C’est à cause de ces journaleux et ces juges
Si ça devient chaud de se servir dans les caisses. »

Les banquiers sont ravis : rien n’est prêt de changer :
La Diablesse est là : ils auront des dividendes
Et pourront fêter ça en toute propagande

En disant qu’ils nous ont sauvés d’un grand danger.
Oui, effectivement, pas de projets de vie
Mais un avenir de couleur sombre assombri.

2017

Résurrection

Friday, July 31st, 2015

Résurrection

Regardons gaiement le ciel bleu
– Au jour doit succéder la nuit –
Nous dormirons ensemble un peu
Loin de la foule et loin du bruit

Les oiseaux chantent sur les branches
Comme fait un baiser d’amour
Et, sans demander leurs revanches,
Les étoiles brillent toujours

À l’heure où les corbeaux croassent
Et que l’on en vienne au combat
Cesse de te voiler la face :
Tu ne ressusciteras pas

À cette heure où nous nous taisons
Nous mourrons sans savoir comment
Quand on est mort c’est pour de bon
Dieu n’est pas, et le prêtre ment

2015

Bien sûr les gens sont libres…

Friday, July 31st, 2015

Bien sûr les gens sont libres
De croire qu’à côté
De chaque arbre se trouve
Un bel arbre invisible

Mais de là à tuer
Ou chercher à convaincre
Avec pour argument
Un simple livre obscur

Prêtres imams rabins
Et autres castrateurs
Foutez-nous donc la paix
Et lisez d’autres livres

2015

C’était en été…

Friday, January 16th, 2015

C’était en été
Qu’on aimait chanter
Quelques chants d’hiver
Pour se rafraîchir

Sous l’ombrage vert
On prenait des verres
Sans trop réfléchir
À l’ébriété

Reste à s’enrichir
Sans risquer franchir
Le pas de gaité
À tracas divers

Nous avions rendez-vous sous l’Arche…

Thursday, January 15th, 2015

À l’une d’entre vous

Nous avions rendez-vous sous l’Arche
Tu étais au sommet des marches
Une incarnation du bonheur
S’évaporant à contre-cœur
Ne restait plus qu’à les gravir
Pour s’approcher de tes sourires
Mais tu disparais peu à peu
Car, moi, je suis bien trop peureux
Ou peut-être bien trop heureux
Pour me prendre la tête à deux

2014

Monday, January 12th, 2015

2014

Les commérages
Qu’en dira-t-on ?
À l’insu de mon plein gré
Transformé en vivant-mort

Vannes fermées
Inaccessible
Va voir ailleurs si j’y suis
J’y suis pas ? Eh ben tant pis !

Médaillé d’or
De tir-au-flanc
Je ne sais pas travailler
Pourtant je donne le change

Mauvais cursus
Nécessitant
Des qualités que j’ai pas
Et bouffant tout mon temps libre

Les beaux espoirs
Évaporés
Ne reste que la rancœur
D’un idéal impossible

Fin du problème
Plus de remous
Eau stagnante à l’horizon
Un sempiternel marasme

L’histoire est longue
Je la fais courte
De moins en moins agréable
À en finir acariâtre

(Mais tout n’est pas
Désespérant
Car malgré tous ces défauts
J’ai la chance d’être aimé)

2014

Jugement dernier

Saturday, January 10th, 2015

Jugement dernier

Alors : jugera ou jugera pas ?
Clairement : jugera pas !
Qu’en a-t-il à faire que Machin ait poché les yeux de Truc ?
Il crée bien des aveugles à tour de bras !
Que lui importe les tueurs d’enfants ?
Il a bien laissé crever le sien à la fin d’un long supplice
S’il a sauvé Isaac, c’est pour encore mieux fanatiser son père
Il promet aussi un paradis bizarre à qui tue en son nom

Dieu, s’il existe (infime probabilité), sent tout, voit tout, entend tout…
Et par conséquent se fout de tout !

Si vous voulez être moral, il vous faudra d’autres raisons !!!

2014

Cul-de-sac évolutif

Tuesday, December 17th, 2013

Cul-de-sac évolutif

Je suis en radicale opposition
Avec la grande majorité
Des lois biologiques et sociales
De mon temps.

Ça fait de moi
Un parfait inadapté
De l’évolution.

À partir de là,
Ça ne sert à rien d’épiloguer :

C’est soit la révolution des mœurs
Soit l’absence de descendance.

2013

C’est presque ça

Monday, December 16th, 2013

C’est presque ça

Clopin s’échouait sur les touches d’un piano,
S’escrimant à jouer avec ses doigts penauds
Des mélodies aimées indûment massacrées.
– Encore un qui aurait mieux fait d’être discret –

Lamorgue écrivaillait des vers tristement plats
Pour cracher sa bile contre l’ordre établi
Avant de sombrer de sommeil dans son grand lit.
– Encore un flemmardant dans son anonymat –

Vassotton étalait des taches sur ses toiles
À l’aide de pinceaux trempés d’incompétence
Tentant la traduction d’indicibles souffrances.
– Encore un qui ferait mieux de mettre les voiles –

Chrisbophe se perdait à chaque choix à faire
Et, au final, rien ne pouvait le satisfaire :
Il se saoulait lui-même à grands coups de sarcasme.
– Encore un pataugeant dans son boueux marasme –

2013

Combat

Friday, March 30th, 2012

Combat

Ils demeurent sereins quand tout s’écroule et tombe
Ces soldats de chair (bientôt de plomb) mourant sous
Le ciel de mon enfance où volent des colombes
Vers l’horizon torride où le silence bout.

La girouette en deuil criait au firmament
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts
Les vents se croyaient là dans un moulin-à-vent
À peine un léger souffle au loin frémit encore

Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler
Mais nos vieux officiers prétendent qu’on s’y fait
Je pourrais tout gâter par de plus longs récits

Les voix mêmes des oiseaux passants se sont tues
Les causes du combat resteront inconnues
Ci-gît un monde mort pour cause de folie