Poèmes publiés en October, 2010

Johnny Clegg

Saturday, October 23rd, 2010

Johnny Clegg

Comment résumer un concert de Johnny Clegg ?
C’est vrai quoi ! C’est incroyable ce qu’il nous lègue :

Il y a la danse libérée de ses normes
Sortant le douillet public de son chloroforme ;
L’énergie partout, du batteur exubérant
Au spectateur sautant en rythme au dernier rang.

Anthropologue-chanteur, prodigieux parcours
Lui laissant exprimer, à travers ses discours,
La fierté d’avoir survécu à l’apartheid.

La musique en ces temps sombres fut un remède ;
Elle est désormais une force infatigable
Nous rendant intensément heureux et aimables…

Et puis ces instants fous qu’un tel plaisir déclenche,
Comme cette main qui traîne sur une hanche !

22 octobre 2010

Nous

Thursday, October 21st, 2010

Nous

On ne va pas refaire le monde,
Juste se déplacer en eaux profondes
Pour aller y ramasser la vase
Et la rendre plus belle à coups de phrases.

On ne va pas déranger les anges,
Juste se débrouiller dans cette fange,
En montrer ses aspects les plus beaux
Éclairés aux soleils de nos flambeaux.

On ne va pas devenir amère
Juste parce qu’on connaît des galères
Il n’y a qu’à éviter les fourbes
S’amusant à nous laisser dans la bourbe.

2010

Icare survivant

Thursday, October 21st, 2010

Icare survivant

J’ai désiré voler… et j’ai pris mon envol !
J’ai connu le Soleil, ses rayons amoureux
Le matin au réveil… Les baisers savoureux
Sur sa peau cajolée avaient un goût d’alcool.

J’étais bien près, trop près !… La chaleur me brûla
Les ailes du bonheur. – J’étais heureux alors. –
Puis l’intense douleur diffusa dans mon corps.
Ne pouvant l’endurer, l’espoir capitula…

Depuis, la longue chute à n’en jamais finir
M’assomme d’uppercuts… J’aimerais repartir
Dans les airs, méprisant mes erreurs potentielles.

L’Astre est encor grisant ; comment voler sans elle ?
Le pire est de le voir attrayant au possible
Pour en fait le savoir sans cesse inaccessible.

2010

Bienvenue dans mon inconfort personnel…

Saturday, October 16th, 2010

Bienvenue dans mon inconfort personnel
Visite à toute heure au cœur des vers
Au fond d’un malaise émotionnel
Sans nulle raison et sans aucun calvaire.

Les interstices du non-dit sont là,
Quelque part entre les pieds d’un poème.

On peut n’y voir que de pleurnichards blablas,
Où je vous gonfle avec mes problèmes,
Mes élucubrations vomitives.

Mais il faut bien nettoyer l’épaisse suie
Qui obscurcit mes pensées positives.
Ce n’est pas bon mais c’est ce que je suis.

2010

Il aurait tout pour être heureux…

Wednesday, October 13th, 2010

Il aurait tout pour être heureux.
Sa vie est vraiment exemplaire.
Au travail, il est valeureux ;
Partout le suit sa secrétaire.

Sa femme est belle en société,
Intelligente et drôle en prime.
Il la sort parfois en soirée.
Ils forment un couple sublime.

Ses enfants bien sages en classe
Excellent en mathématiques.
L’ainée joue de la contrebasse,
Le cadet chante des cantiques.

Il apprit sans étonnement
La mort de son unique ami.
Il alla à l’enterrement
Sans pleurer. Il avait promis

Qu’il viendrait remettre une gerbe.
Mais on peut lire, à son insu,
Dans ses yeux le dédain superbe
D’un homme que tout a déçu.

2010

Olivier Cadiot – II

Wednesday, October 13th, 2010

Olivier Cadiot

II

Un cœur sur un plat
Est un mets délicieux
Qu’il ne faut pas manger
Sous peine d’avoir la gerbe
Qui vous monte au cœur

Un cœur en hiver
Est un cœur qui peut
Prendre froid à force
D’avoir chaud sous la couette

Un cœur est un cœur
S’il saigne à la première blessure
Qui le rend plus fort
Et ne saigne plus
À la prochaine ouverture du cœur

Un cœur qui se croit fort
Est un cœur qui se sait faible
À se croire faible et se savoir fort
Un cœur est un paradoxe

12 octobre 2010

Deuil

Monday, October 11th, 2010

Deuil

Tu me dis que tu es triste les jours de deuil
Après avoir dit un “Au revoir !” au cercueil,
Que tu trouves tout froid, que rien n’est assez chaud.

Tu ne veux voir personne et tu guettes la faux.

L’horizon ne va pas plus loin que ta souffrance,
Ta peine t’a plongé en pleine indifférence,
Ton cœur est à l’abri derrière tes verrous,

Mais la Mort n’a fait que faire tourner la roue.

Ouvre donc ta porte aux amis qui te consolent.
Vivants, nous atteignons des bonheurs maximaux ;
Morts, notre énergie est recyclée dans le sol.

Si je pars avant toi, souviens-toi de ces mots :
N’attends pas qu’on se retrouve dans l’au-delà
Qui n’existe pas et vis ta vie ici-bas.

2010

La musique du diable

Saturday, October 9th, 2010

La musique du diable

Tueries d’adolescent, violence exacerbée
D’un trop-plein quelconque à l’origine inconnue.

Inconnue ? Non ! Si nos jeunes sont perturbés,
Sont déprimés et ont le crâne chevelu,
C’est la faute à une musique dangereuse,
Écrite ou inspirée par le diable en furie.

… Et puis le metal est une musique affreuse.

Coupable édifié, condamné au pilori.

En fait, tous les marchands d’armes sont metalleux !
Metalleux aussi ceux qui créent ce monde inique !
Fans de Death ceux qui font des profits scandaleux !
Et tous les fiers corrompus sont fans de Cynic !

Tout est bien qui finit bien pour les imbéciles
Heureux qui peuvent dormir en toute quiétude.
S’ils dorment trop longtemps, ils finiront fossiles,
Un sourire aux lèvres plein de béatitude !

Ça semble bien trop simple pour être sincère.
Heureusement d’ailleurs car si tout était vrai,
On serait diablement plus nombreux aux concerts
De Lamb Of God, de Moonspell ou de Gamma Ray !

2009

Tu n’es pas là

Wednesday, October 6th, 2010

Tu n’es pas là

L’air pèse à nouveau tout son poids : Tu n’es pas là
La ville n’a plus d’attractions : Tu n’es pas là
Le lit de la chambre est trop grand : Tu n’es pas là

Les mois qui passent sont trop longs : Tu n’es pas là
L’espoir est à nouveau absent : Tu n’es pas là
La vie n’est plus que désarroi : Tu n’es pas là

Les murs n’entendent plus de chants : Tu n’es pas là
Le silence est trop plein d’effroi : Tu n’es pas là
Les mots à nouveau en prison : Tu n’es pas là

2007

Le chuchotement d’un secret d’amour…

Wednesday, October 6th, 2010

Le chuchotement d’un secret d’amour
Dans la joie d’un lit au lever d’un jour
A plus de portée qu’un cri plein de haine
En réponse aux bombes lacrymogènes

Le bourdonnement du vol d’une abeille
Butinant de fleur à fleur à l’oreille
Est plus séduisant qu’un puissant tracteur
Faisant constamment vrombir son moteur

Le bruissement sourd d’un tapis de feuilles
Dans un bois en automne nous accueille
Plus chaleureusement que les clameurs
Des plagistes estivaux en sueur

Le sifflotement d’un manœuvre en pause
Entre deux fournées de travail repose
Plus profondément que le ronflement
De businessmen inquiets même en dormant

2010