L’ogresse dedans
L’ogresse dedans
Un ciel de bronze
Écrase un horizon de jonquilles
Comme autant de têtes blondes
Dans mon champ de vision
Insolemment jaune
Je frise l’insolation
Un corps étranger bouge à l’intérieur
C’est un monstre qui me dévore le cœur
Une ogresse dodue en dedans
Une créature affamée infâme
Qui bouffe les hommes et les femmes
Dans l’antichambre du vivant
Où naît l’inspiration
C’est le garde-manger des enfants
Leur insatiable énervement
La jouissance éhontée
De ceux qui ne grandiront jamais
O joyeuse masturbation !
Cette amoureuse a huit ans
Depuis le début des temps
Elle réinvente l’amour
Depuis le premier jour
De l’imagination.
Mai 2010