Poèmes publiés en September, 2009

Dans mon trou

Sunday, September 20th, 2009

Dans mon trou

Le soir s’écrase
Sur le capot des Porsche
Des tas de lumières éclatent au loin
Dans le ciel doré des rupins
Des phares, des étoiles, des réverbères
Pour éclairer nos cages à air
Dans cette nuit veillent trop d’humains
Et je ne rêve qu’à toi
Ça me fait rire
Quand je pense que tu t’en fous
Ça me fait pleurer peut-être bien
Dans un fond de verre
Dans mon trou
C’est noir de personne
De ma mère
Ce puits sans eau
Sans lumière, sans bout
Ce trou absurde
Où pourrissent mes idées
Mes vœux amers
De chèvres et de hères
De campagne et de trous
Pour y jeter mes vers
Y balancer mon crève-amour.

Août 2005

Le rien et la foudre

Sunday, September 20th, 2009

Le rien et la foudre

Un orage se prépare
Chasse l’asséchant devoir
Le ciel se casse en mon âme
Le plein et le vide se séparent
J’attends, pourquoi,
Le vivre de ce soir
Je pelte le sable des attentes
Pour emplir un à un les boudoirs
Enfumés de mes actes
Où rien ne se passe
Où le rien se pense
Et se fantasme
N’être plus
Qu’un hêtre
Dans la tempête
Et être foudroyé

Le Pecq, Mars 2005

Ventre

Sunday, September 20th, 2009

Ventre

Et rien dedans
L’incommensurable néant
Ne me suffit pas
Telle une insatiable gorge

Je bois et je rebois

La liqueur honteuse
De l’agir, pourquoi

Courir toujours courir

Mais hors de soi
Au lieu de simplement capter, ressentir

Le vertige d’être là

Arrêter de fuir
Et revenir à soi.

Février 2004

Au chalet des damnés

Sunday, September 20th, 2009

Au chalet des damnés

Si blanche la peau de cette dame
Poudrée d’or et d’aspartam
Ses flancs vêtus de soleil
La montagne se dresse éternelle

Où la brume s’engouffre
En ce matin tard
Mes rêves et mes draps s’enroulent
Dans un lit de cafards

Au décompte de mes attentes
Chaque jour tombe comme une tête impatiente
J’attends l’heure, j’attends l’absente
Le glas à cette mise en scène grimaçante

Février 2005

Sens primal

Sunday, September 20th, 2009

Sens primal

Au petit matin sans repos
Les plaintes se passent de mots
Cette complainte au creux de mon être
C’est la racine de l’hêtre
Le cordon à Dieu peut-être
Heureuse ou malheureuse
Mais consciente d’en être
C’est un chant mystique
Aux lancinantes rythmiques
C’est un cri où meurt la voix
Où le corps berceau de vie est roi
Mes yeux pleurent en son hommage
Éblouis à la lumière de cette rage.

Février 2004

La toile des désillusions

Sunday, September 20th, 2009

La toile des désillusions

Je sprinte dans les orbes folles
À la poursuite d’un peu de foi
Aimer son prochain, oui mais manque de bol,
Ce sera pour une prochaine fois.

L’artifice humain
A désamorcé les meilleures volontés
L’amour s’est désintégré
La surface de mon cœur n’est plus éclairé

Une nuit absolue règne
Sur mon enfance poignardée.

Février 2004

Les petits vides

Sunday, September 20th, 2009

Les petits vides

Au fond des fonds
Il n’y a qu’un absent muet
Il n’y a plus personne
Un désert d’illusions crevées
Un ventre d’enfant déballonné
L’expiration des parois sensibles
Qui dedans te laisse vide
Le sang changé en eau
C’est l’exil des Danaïdes
La démission des pulsions freudiennes
Les orphelines diluviennes
De mes larmes païennes
Dans ce monde où l’on ne pleure pas.

Février 2004

Le cœur las

Sunday, September 20th, 2009

Le cœur las

Sur le pas pressé des hasards
S’orchestrent mes vœux faiblards
Aux ouïes pluvieuses des nuages
Je promets d’être sage

O mystérieuse tempête ! Sur le bleu
Des idées noires en pagaille s’arrêtent
Et assombrissent le peu d’amoureux
En mon âme encore bête

Louanges feuillues aux tendres ramures
Je ne veux plus de vos littératures
L’encre que vous avez fait couler
Etait une sève empoisonnée

Désormais une montagne
Devant mes yeux apparaît
Sur chaque cime un chagrin
En chaque abîme une clef

Pour mes jours plus de drames
Et des nuits sans regrets
Au devenir des idiots et des ânes
Le cœur las se fait.

Mai 2004

Saborde

Sunday, September 20th, 2009

Saborde

Le cœur à vif
S’orne d’une peau de suif
Où tout glisse
Après trop d’absorption
Les écoutilles débordent
On crie à la saborde
L’ignorance est notre salut
Sur le chemin des vérités crues.

Février 2004

Où vont les mouettes

Sunday, September 20th, 2009

Où vont les mouettes

La mer s’est marée
La ville s’est bidonnée
Les parapluies étaient pliés
L’horizon grisé

Et moi j’ai pleuré
Parce-que tu ne riais plus.

Décembre 2003