Mademoiselle

Mademoiselle

Où va-t-elle l’étrangère
Tremblante et légère
Ses doigts lisent
Mais son regard voyage
Elle court sur les stations
Comme on saute d’île en île
Mademoiselle marathon
Elle doit avoir une vie saturée
D’amis et de pelotons
Où elle exécute son temps
Le coup part et elle file
Comme l’étoile dare-darant
Sur le néant voûté
Une montre à son poignet
A remplacé son cœur
Elle trompe les minutes avec les heures
Tandis qu’elle prend son pied-de-grue
Sur la grève protestant en chœur
Devant une mer de rails têtus
Elle attend elle en crève
Son pendule a mal au cul !
Qu’elle aimerait être assise, elle,
Qu’elle voudrait les voir férus !
Son trip c’est le triptyque
Métro boulot musée d’art
Mademoiselle lit du Ajar
Quand elle a un après-midi à tuer
Mademoiselle descend sans difficulté
Une bouteille de Sancerre
Elle joue l’être littéraire
Elle aime avoir l’air
La jeune fille de son ère
Mais quand elle est amoureuse
Elle oublie tout soudain
Elle brûle ses cent bouquins
Elle gonfle ses deux seins
Elle devient rêveuse
Mademoiselle catin.

Décembre 2005

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