Le sac crevé

Le sac crevé

C’est l’invasion… le corps se révolte absorber du mal c’est cracher du démon mon bide se tord le tuyau en moi prend toute la place il digère cette réalité dégueulasse pour hurler il roule j’ai des nœuds toute l’angoisse glisse à l’intérieur la peur remplit le vide de mon corps fendu plus de larmes pour ce feu perclus je vis là, recluse en mon cul, l’arbitraire me rend barge je rame vers d’autres rivages j’étends l’espace de mes bras plus large que le monde je me tape dans le dos eh, retourne-toi ! y’a d’autres vies derrière d’autres yeux qui trouvent ça beau mais toi petite feuille tombée de l’arbre tu flottes car tu es légère vidée de ta sève tu as perdu ta colère mais ton ventre est là, toujours, ton tuyau d’enfer qui te ramène sur terre te ramène dans la matière et tes tripes te rattrapent telles des racines cannibales, la souffrance est inhumaine elle fait gueuler tous les orphelins du monde comme un baratin immonde tandis que les mers mortes les inondent. J’ai un sac gonflé de gribouillis de cris de petite fille de ses pleurs, j’ai un sac crevé de rêves et de mondes meilleurs…

Novembre 2004

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