Apnée
Apnée
Je m’enferme dans ma poitrine
Je coffre mon souffle, clos mes yeux
Plonge au sein de l’aqueuse machine
Nage, creuse dans l’eau bleue
Je crache mon amour tuberculeux
Je râle, je vocifère
Dans le ventre de cet artefact de mer
M’époumone jusqu’à la dopamine
Jusqu’à devenir un poisson
Hier je te taillais encore la pine
Ce matin tout est déréliction
Tu m’as abandonnée, recalée
Et je m’étourdis de plus bel
Hier encore tu mangeais ma cyprine
Ce matin j’avale la trace des autres dans cette piscine
Je leur appartiens de nouveau, sirène au milieu des veaux
Si malheureuse, si soulagée
Enfin la grande apnée.
Juillet 2008