Ta main
Tuesday, September 29th, 2009Ta main
Il n’y a plus de réveil que violent
Chaque matin je reprends conscience d’un fait
Tu es morte, maman
Et moi je dois vivre quand même.
Bien sûr je pense à me tuer
Puisque tu étais tout, maman
Mais ton désir que je vive
En est un élément.
Sans toi ce n’est plus exister
Ce n’est plus vivre vraiment
Alors je vais survivre, au sens premier
Surexploiter l’instant.
Mon bonheur je te l’ai promis
Sur ton lit de mort, maman
Plus de pudeur ou de compromis
Je vais achever ce roman.
Chaque heure écrira sa ligne
Dont je serai l’auteure réjouie
Et toi la muse, maman
Souviens-toi comme on se moquait
De la mort et des vivants
Désormais j’écrirai
Une vie sans lendemain
Agrippée à chaque moment
Pour m’amuser encore longtemps
Et ne jamais lâcher ta main.
À ma mère, Montrouge, le 29 septembre 2009