Venin anti-Amour
Venin anti-Amour
Le venin anti-Amour fait son effet :
Ça fait vingt ans que je suis paralysé.
Et je n’ai toujours pas trouvé l’antidote :
Le poison a atteint mon cœur : je vivote.
Il diffuse dans mes muscles lentement
Pour me rendre totalement léthargique :
Je n’ai même plus le moindre mouvement :
Le temps est bien loin où j’étais énergique.
Puis, insidieux, il envahit mon esprit
Et, pire que le plus nocif des bacilles,
Y ronge tout, n’y laisse que des débris.
Alors, l’Idée s’insinue, bien qu’imbécile :
Avoir vingt ans et ne penser qu’à mourir :
C’est bien triste. Mais il n’y a rien pour rire :
Partout, le même rituel infantile :
Péter plus haut que son cul : c’est bien futile.
1997